Pour citer ce document : |
URI:
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http://hdl.handle.net/2042/48430 | DOI : https://doi.org/10.4267/2042/48430 |
Title:
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Les services écologiques des forêts : définition des concepts, origine et typologies |
Author:
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Chevassus-Au-Louis, Bernard
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Abstract:
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La notion de services écologiques suscite aujourd’hui un réel intérêt dans le monde forestier. Après avoir
proposé une définition générale d’un service comme étant un flux de matière, d’énergie ou d’information
capté par les humains et utilisé pour contribuer à leur bien-être, nous examinons ce qui caractérise un
service « écologique », à savoir le fait que ce flux est produit par le fonctionnement biologique d’un (ou
plusieurs) écosystème, alors que les services « environnementaux » recouvriront également les produits de
processus purement physicochimiques. Les services écologiques s’opposent donc, en théorie, aux services
« anthropiques », produits essentiellement par l’homme, même si, dans la pratique, et surtout dans les territoires
d’occupation humaine ancienne et importante, la plupart des services sont en fait des services
« hybrides » impliquant à la fois des processus naturels et des activités humaines. Les notions de « services
marchands » et de « services économiques » sont également introduites pour montrer qu’elles ne recouvrent
pas un type de service donné mais plutôt un mode d’évaluation et de gestion de certains services, variable
d’une société à l’autre.
Dans une seconde partie, nous montrons tout d’abord l’intérêt de passer d’une représentation classique
— distinguant fortement les écosystèmes « producteurs » et les sociosystèmes « utilisateurs » des services
écologiques — à une représentation intégrée d’un « système socioécologique », dans lequel les composantes
abiotiques, biotiques et socioéconomiques, quoique non recouvrantes, interagissent pour produire ces
services. Nous insistons ensuite sur le fait que, en particulier pour dialoguer avec les différents gestionnaires
des territoires, il peut être opportun de ne pas se limiter à une analyse des services des seuls écosystèmes
forestiers et de considérer des mosaïques territoriales plus vastes, au sein desquelles des synergies peuvent
exister entre les forêts et d’autres composantes de cette mosaïque.
Enfin, nous présentons les différentes typologies possibles pour ces services, en partant de celle, désormais
classique, du Millenium Ecosystem Assessment. Nous montrons l’intérêt, mais aussi les limites de celle-ci et
proposons deux autres classifications possibles, l’une considérant le « statut » des biens et services produits,
depuis les biens privés jusqu’aux biens publics « purs », et l’autre prenant en compte les localisations
respectives des « producteurs » et des « utilisateurs » des services.
Nous concluons en rappelant qu’il n’existe pas de « bonne approche » mais qu’une analyse des services, si
elle veut avoir des conséquences concrètes, doit se faire dans le cadre d’un projet explicite et connu des
acteurs concernés, projet qui va conditionner les choix pertinents de cette analyse. |
Description:
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The concept of ecological services today raises a genuine interest in the forestry world. After having proposed
a general definition of a service as a flow of matter, energy or information captured by humans and used to
contribute to their well-being, we examine what characterizes an “ecological” service, namely the fact that
this flow is produced by the biological functioning of one (or more) ecosystems while “environmental”
services also cover the products of purely physicochemical processes. In theory therefore, ecological services
stand in contrast with “anthropogenic” services produced mainly by human activity, although in practice,
especially in the areas where human settlement goes back the farthest, most services are “hybrid” services
involving both natural processes and human activities. The concepts of “market services” and “economic
services” are also introduced to show that they do not cover a particular type of service but rather a mode
of assessment and management for certain services that varies from one society to another.
In Part 2, we first describe the relevance of switching from the conventional conceptualisation that strongly
differentiates “producer” ecosystems and their “user” socio-systems, to an integrated conceptualisation of
“socio-ecological” system, in which the abiotic, biotic and social and economic components, while they do
not overlap, interact to produce those services. We then emphasize the fact that, in particular for dialogue
with managers at various territorial levels, it may be advisable not to limit the analysis to forest ecosystem
services alone and consider wider territorial mosaics, where synergy between forests and other elements in
the mosaic may exist.
Finally, we present the different typologies available for these services, starting with the now classic Millennium
Ecosystem Assessment. The usefulness but also the limitations of the latter are described and two
alternative classifications are proposed: one that considers the “status” of goods and services produced,
from private goods to “pure” public goods, and another that takes into account the respective locations of
“producers” and “users” of services.
We conclude by recalling that there is no single “right approach” but instead that for an analysis of services
to have concrete impact, it must be part of an explicit project that is known to the stakeholders. It is the
project that determines the choices relevant to that particular analysis. |
Publisher:
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AgroParisTech, Nancy, France |
Date:
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2012 |