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Showing 10 out of a total of 39 results for community: AVF - 2003 vol.156. (0.014 seconds)
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)Un consensus semble maintenant établi selon lequel l'agent causal du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) est un coronavirus nouvellement apparu. Pour tenter de répondre aux questions que pose l'émergence de ce pathogène inconnu jusqu'alors, l'auteur présente la classification et les caractéristiques des coronavirus : génome ARN simple brin de près de 30 000 bases (le plus grand génome ARN connu), originalité du mode d'expension de l'expression de l'information génétique, organisation relativement simple des virions avec seulement 4 protéines structurales. Les coronavirus ont un spectre d'hôte relativement étroit et un tropisme tissulaire restreint. Ils présentent une affinité particulière pour les cellules épithéliales de la sphère respiratoire ou digestive. L'auteur présente des données sur les mécanismes qui sous-tendent cette spécificité de tissu en prenant comme exemple les coronavirus du Groupe 1, auquel appartient l'agent de la gastro-entérite transmissible (TGEV). Ces virus utilisent comme récepteur l'aminopeptidase N pour pénétrer dans les cellules cibles. Cette molécule, exprimée à la surface des cellules épithéliales, est reconnue par les protéines de spicule du virus. La reconnaissance du récepteur est aussi chez ces virus un déterminant majeur de leur spécificité d'espèce. Ainsi, aucun des coronavirus animaux du groupe 1 n'est capable d'infecter des cellules humaines, dont ils ne reconnaissent pas l'aminopeptidase N. L'auteur décrit ensuite la manière dont le coronavirus de la gastro-entérite transmissible (TGEV) a muté pour donner le coronavirus respiratoire porcin (PCRV), responsable d'une nouvelle virose respiratoire qui a diffusé de façon explosive dans l'espèce porcine. Une délétion d'environ 250 acides aminés dans la région N-terminale de la protéine de spicule a pu être associée à la perte de virulence observée et au changement de tropisme tissulaire. Lors d'une infection par un coronavirus, s'observe une synthèse d'interféron alpha forte et précoce. Le mécanisme d'induction mis en évidence diffère de celui classiquement décrit chez les virus à ARN, puisqu'il est essentiellement indépendant de la réplication virale et met en jeu la protéine glycosylée M associée aux virions. Le génome des coronavirus présente un taux de mutation relativement élevé, comme attendu pour un virus à ARN. Pour autant, dans le cas du virus du SRAS, la dérive génétique ne diffère guère de celle du TGEV. Les coronavirus sont également des spécialistes de la recombinaison intergénomique, faculté qui leur permettrait de reconstituer des génomes viables à partir de génomes altérés. Cependant, il ne semble pas que le virus du SRAS soit issu d'une recombinaison récente entre un virus humain et un virus animal parmi les coronavirus actuellement recensés. Comment le virus du SRAS se positionne-t-il au sein des trois groupes présentement définis chez les coronavirus ? La comparaison de la séquence complète du génome du SRAS, maintenant disponible, avec celle du génome des autres coronavirus révèle que ce virus se situe dans une position intermédiaire entre le groupe des virus des oiseaux (par exemple le virus de la bronchite infectieuse ou IBV) et le groupe 2 des coronavirus de mammifères (ex.: coronavirus bovin)....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)L'enseignement vétérinaire en Europe est défini par les directives sectorielles 78/1026 et 78/1027. Depuis plus de dix ans, une réflexion est conduite pour essayer d'adapter la formation des vétérinaires aux évolutions de la société et de la profession. Ces dernières années, des initiatives consistant à proposer une formation reposant sur la fin du cursus tronc commun de connaissances complété d'une année de formation dans un secteur donné tend à se développer adapté du système proposé pour la première fois à Utrecht....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)Si la fonction et l'organisation des professions libérales ne sont pas contestées par les pouvoirs publics français, ce statut particulier a connu dernièrement au niveau européen un certain nombre d'offensives ayant pour objectif implicite d'abaisser le niveau de réglementation existant, au nom du principe de la libre circulation des travailleurs et du droit de la concurrence. Des faits récents sont rapportés, mettant en alerte ces professions réglementées. En face de ces offensives, leur réponse est de garantir la sécurité des usagers et des consommateurs européens. Il est ainsi rappelé les garanties qui doivent assurer l'équilibre contractuel dans les relations entre les professionnels libéraux et leurs clients ou patients: garanties de compétence, de probité et d'indépendance, de responsabilité personnelle, de confidentialité et de secret professionnel. L'exigence de respect de ces règles professionnelles justifie et impose l'existence d'organismes de régulation parapublics ou privés dotés des pouvoirs juridiques et financiers appropriés à la nature de leurs prérogatives: pouvoir de surveillance, pouvoir disciplinaire, élaboration de règles de conduite professionnelle ou codé de déontologie. Pour l'ensemble des professions réglementées, la volonté européenne d'améliorer la libre circulation des services se manifeste par une perspective d'allégement des contraintes réglementaires. Il leur faut donc rester attentives à ces évolutions et procéder à l'examen de leurs propres règles en vue de préparer, le cas échéant, les aménagements nécessaires. En ce qui concerne la profession vétérinaire, une démarche originale a consisté à créer au sein de la Fédération Vétérinaire Européenne, une nouvelle section regroupant les services d'habilitation à l'exercice, des pays membres de l'Union. Les missions de cette structure sont évoquées....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)L'épidémiologie suggère que ceux qui consomment beaucoup de viande rouge ou de charcuteries ont un risque élevé de développer un cancer colorectal. Nous avons étudié l'effet promoteur de régimes riches en viande de boeuf ou en bacon chez le rat. La promotion a été estimée par la taille des foyers de cryptes aberrantes (FCA) induits dans le colon par un cancérigène, l'azoxyméthane. Ces FCA seraient des lésions pré-néoplasiques. Contrairement à nos hypothèses, la viande rouge n'a pas eu d'effet promoteur, mais le bacon a inhibé la cancérogenèse dans 3 études indépendantes. Nos études récentes montrent que l'hème de la viande rouge est un puissant promoteur des FCA, mais uniquement quand le régime contient très peu de calcium et pas d'antioxydants. En étudiant le mécanisme de la protection paradoxale par le bacon, probablement due à la consommation d'eau par les rats, nous avons découvert un nouvel agent de chimioprévention des cancers digestifs, le polyéthylène glycol (PEG). Le PEG 8000 est l'agent le plus puissant pour supprimer les FCA chez le rat, et seul le célécoxib est plus efficace que le PEG en prévention des cancers intestinaux. Le PEG n'est ni toxique, ni absorbé. Il devrait donc être étudié dans un essai clinique chez l'Homme....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)Le besoin de sécurité et d'assurance de nos sociétés européennes, particulièrement présent en matière d'alimentation, impose à tous les intervenants de la chaîne des productions alimentaires d'assurer la traçabilité des intrants. Les médicaments vétérinaires, de même que l'alimentation des animaux, font partie de ces intrants et leur utilisation en élevage doit donc à ce titre bénéficier d'une traçabilité. L'obligation pour les éleveurs d'enregistrer les traitements effectués concourt à cet objectif. L'organisation de la production porcine en France, avec un nombre important de vétérinaires exerçant directement au sein des groupements de producteurs, facilite la mise en place des trois éléments-clés de cette traçabilité: les traçabilités administratives, matière et événementielle. La mise en place de la certification ISO est une aide à cette démarche, mais n'est pas suffisante. Les laboratoires pharmaceutiques doivent s'accorder rapidement sur la méthode qu'ils mettront en oeuvre pour permettre aux grossistes répartiteurs et aux vétérinaires d'assurer cette traçabilité en évitant les saisies redondantes, sources d'erreurs. Des outils pourront alors être développés pour permettre aux éleveurs l'enregistrement automatique des traitements mis en oeuvre....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)Longtemps considéré comme une menace théorique, voire un simple mythe, le bioterrorisme est devenu une réalité à la suite des événements de l'automne 2001, aux États-Unis. La prise en compte de ce risque nécessite de disposer de moyens thérapeutiques et prophylactiques vis-à-vis des principaux agents potentiellement utilisables. Actuellement, la protection vaccinale contre les agents du bioterrorisme ne concerne, en France, que la variole, seule maladie contre laquelle nous disposons d'un vaccin. Nous envisageons l'état actuel et les perspectives de ce vaccin antivariolique....
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Un nouveau polyomavirus isolé chez l'oie : de l'identification du virus au développement d'un vaccin (Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)La Néphrite hémorragique entérite de l'oie (NHEO) constitue une maladie majeure de l'oie. Nous avons récemment isolé son agent et montré qu'il s'agit d'une nouvelle espèce virale du genre Polyomavirus. La biologie de cette infection virale a été étudiée, à l'échelle de l'animal infecté et des populations d'oies, chez les reproducteurs et les oisons destinés au gavage. Un candidat vaccin, inactivé et adjuvé, a été préparé et testé chez les oies reproductrices et les oisons en croissance. Ce programme de recherche devrait permettre à terme le contrôle de l'affection sur le terrain. Il pose aussi la question de l'impact en santé animale, voire en santé publique, des polyomavirus....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)Durant deux siècles, le cursus des études vétérinaires en France n'a pratiquement pas changé : jusqu'en 1995, après l'obtention du baccalauréat, l'étudiant passait une année en classe préparatoire pour le concours d'entrée aux Écoles Nationales Vétérinaires (ENV). Au sein d'une École, l'étudiant passait 4 années au terme desquelles il recevait le diplôme de vétérinaire et était autorisé à soutenir une thèse d'exercice. Depuis 1995, le cursus est divisé en trois cycles : un premier cycle regroupant l'année préparatoire et la première année d'école (concours A) ou deux années en faculté des sciences (DEUG concours B ou DUT ou BTS : concours C) ; un deuxième cycle de trois années au sein d'une ENV ; un troisième cycle soit professionnel court, soit de spécialisation, soit de la voie doctorale. Le cursus actuel présente un certain nombre de progrès et d'avantages par rapport au cursus précédent, sans pour autant satisfaire toutes les exigences actuelles professionnelles et européennes....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)Les congénères chimiques de la dioxine déterminent une toxicité considérable et polymorphe chez les rongeurs; son appréciation est plus délicate et confuse chez l'homme. De récents développements médiatiques rappellent que le risque d'exposition humaine est patent et que dans l'attente d'une connaissance plus approfondie des implications en biologie humaine, un légitime principe de précaution s'impose. Suivant une introduction de la problématique, une voie de signalisation moléculaire expliquant une majorité des effets toxiques des dioxines sera présentée. Elle implique deux protéines à domaine fonctionnel PAS: un récepteur activé par les dioxines (AHR) et son partenaire de dimérisation (Arnt). Ce complexe nucléaire transactive une batterie de gènes qui constituent les cibles des dioxines. Cependant leur inventaire actuel n'autorise pas la compréhension exhaustive de la toxicité des dioxines. Des modèles murins déficients permettent d'appréhender certaines fonctions physiologiques et développementales de ce complexe activé par les dioxines. On observe un accroisement des connaissances relatives aux ligands naturels de ce récepteur (molécules alimentaires). De très récentes investigations mettent en lumière l'imbrication de la signalétique moléculaire du AHR avec celle du récepteur aux oestrogènes (ER), expliquant l'origine des surprenants effets oestrogéno-mimétiques produits par les contaminants environnementaux de la famille des dioxines....
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(Académie vétérinaire de France, Paris (FRA), 2003)Une Epidermolyse Bulleuse Jonctionnelle (EBJ) est décrite chez le Braque allemand et constitue un remarquable modèle canin de l'épidermolyse bulleuse jonctionnelle de l'Homme. Chez le Braque allemand, cette maladie est causée par une substitution homozygote du nucléotide 1514 C-T chez les chiens EBJ. Cette variation de séquence induit un changement non conservatif de 14 acides aminés (505T-I) dans le domaine I de la laminine a3. Cette substitution non conservative modifie le profil d'hydrophobicité du fragment peptidique et altère donc la stabilité d'association de la chaîne a3 avec l'hétérotrimère β3γ2. Ceci pourrait aboutir à une dégradation du polypeptide muté. Une fraction d'a3 mutée pourrait s'incorporer dans la laminine 5, en altérer le fonctionnement et entraver le clivage extra-cellulaire de la chaîne y2. Des expériences de complémentation génétique ont donc été réalisées. Pour cela, un rétrovirus MMLV exprimant l'ADNc entier muté et sauvage de la chaîne a3 a été construit pour être transduit dans les kératinocytes des chiens EBJ (KEBJ). Cette transversion phénotypique a été réussie et a permis aux KEBJ de sécréter de nouveau la chaîne a3 et ainsi, de produire des molécules de laminine 5 fonctionnelles. Par ailleurs, ces KEBJ transduits ont montré aussi la restauration de leur capacité d'adhésion en culture. Enfin, la reconstitution d'épithéliums canins EBJ exprimant une laminine 5 hybride est désormais possible et actuellement à l'origine d'études sur le devenir de ces greffes ex vivo chez des chiens atteints d'EBJ....